Langue et Résurrection – discussion 2
From the Eastern Orthodox Russian Forum and discussion site (Moscow, very open), the continuation on the subject of the reality of the Israel for the Russian and Slavic Churches and States; this had started because of the visit of President Putin in the Holy Land and Israel.
"http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Langue-et-Resurrection_a2533.html?com#com_3140065"
Du Forum "Parlons d'Orthodoxie"
Continued on the discussion on "Langue et Résurrection / Language and Resurrection"
3.Posté par Marie Genko le 09/07/2012 23:03
@Père Alexandre
Bénissez-moi, mon Père.
Merci beaucoup pour vos éclaircissements.
Comme vous avez de la chance de servir sur la terre ou a vécu Notre Seigneur!
Vous qui connaissez bien les prophéties, peut-être pourriez-vous nous en rappeler une qui annonce le retour d'Israël dans la voie que Dieu a prévu de tout temps pour Son peuple?
Le retour d'Israël à la foi enseignée par le Messie!
Cette foi, qui épouse l'identité des peuples et unit les croyants orthodoxes dans un respect mutuel et une volonté de Paix!
La conversion d'Israël ce sera un premier pas vers cette paix universelle à laquelle nous aspirons tous.
Je vous souhaite de tout coeur que votre témoignage vous apporte de nombreuses joies et que votre récolte soit abondante!
Avec tout mon respect et ma reconnaissance. Marie
4.Posté par av aleksandr le 10/07/2012 23:05
Chère Marie,
Merci pour votre réponse. Elle a le mérite d'ouvrir lesquestions sur des points concrets et réels.
Vous écrivez très à propos sur les prophéties à Israël que "peut-être pourriez-vous nous en rappeler une qui annonce le retour d'Israël dans la voie que Dieu a prévu de tout temps pour Son peuple?"
Il est normal que vous formuliez votre question ainsi. Personne, pratiquement très peu de chrétiens dans le monde, ne sont quotidiennement interrogés par la réalité prophétique. Encore moins le sont-il à propos de la vie communautaire, individuelle, sociétale, religieuse, nationale et internationale de la communauté juive. On sait qu'il y a des Juifs dans le monde, dans un très grand nombre de pays.
Cela peut poser des questions de toutes sortes, voire des sortes de vagues positive ou négatives qui viennent et disparaissent. Mais le fait de l'existence juive, de la foi d'Israël vécue au jour le jour, selon un calendrier mensuel, hebdomadaire ne se pose pas. Elle ne se pose ni en Europe, ni aux Etats-Unis. Là-bas il y a une sorte de liberté intrinsèque à être Amish, bouddhiste, musulman ou autre dans une fédération composite de plus de 50 Etats aux lois qui ne s'accordent pas toujours, mais où l'on respecte, en gros, les valeurs spirituelles. Il y va disons d'une tendance socio-culturelle "hédoniste" ou très "respectuesuese de l'individu, cf. le Habeas Corpus anglo-saxon".
En Russie, depuis l'Antiquité, il y a eu des Juifs dans le sud, par exemple chez les Scythes. Bien plus tard, des fortes communautés que la Tsarine Catherine la Grande a voulu maintenir dans les pays périphériques (Ukraine, Biélorussie). Il y a eu des rendez-vous manqués entre les maîtres du Hassidisme et les guides spirituels de l'Orient chrétien (Hésychasme). Les Pays de l'Est européen ont surtout vécu sur une cohabitation tolérée et une altérité profonde entre le judaïsme et le christianisme, fût-il orthodoxe, protestant, catholique ou autre.
Il y a des formes subtiles de judaismes slaves, depuis celui très présent en Israël des Juifs de Riga et de la Baltique comme ceux longtemps implantés en la Biélorussie inter-frontalière et "trans-culturelle". L'un des modèles en reste Marc Chagall. Il ne fut jamais excommunié par le judaisme et réalisa des peintures particulièrement judaïques tout en abordant de manière unique le Mystère christique de Jésus de Nazareth. Il le représenta de multiples façons, décrivant la Personne messianique et donc prophétique issu de la foi juive (Galates 4, 4) tout comme il a peint un Christ (Jésus) eschatologique.
Il y a en ce moment une exposition à Moscou à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance du maître tout-à-fait remarquable que fut Marc Chagall. On oserait parler de sa vocation "icônique" sur laquelle je travaille ici, ne pouvant aborder cet aspect que dans mes rencontres avec de nombreuses personnes interpellées par la richesse de la Foi...
Pourquoi prendre ainsi à rebours votre question? Parce que, de fait, la très grande majorité des chrétiens ne se "coltinent" pas au jour le jour, semaine après semaine, année après année avec la réalité de la foi vivante de la Communauté d'Israël qui a rassemblé sur la Terre Sainte (aussi appelée Eretz Israel = Terre d'Israël comme en Saint Matthieu 2, 20) des Juifs et des non-Juifs.
Ceci ne s'est pas produit uniquement en vue d'une création politique en 1948, mais comme l'appel des Prophètes Ezekiel, Isaïe, Jérémie. La Bible hébraïque n'inclut le Livre de Tobit que les Orthodoxes comme les Catholiques reconnaissent comme deutéro-canoniques et dont la finale au chapitre 13 donne une explication positive de l'exil de la communauté d'Israël dans la perspective de son retour sur la Terre Promise.
La vie de foi juive est, par ailleurs presque totalement méconnue dans ses éléments de prières quotidiennes, de rythmes liturgiques, souvent très parallèles avec les traditions chrétiennes. Plus on remonte dans l'histoire, plus on est frappé par la proximité d'attitudes spirituelles. La nourriture cachère qui prône une véritable hygiène alimentaire tout en respectant le monde animal et végétal serait un point de dialogue fructueux sur les jeûnes de l'orthodoxie chrétienne et du respect de l'écologie, du végétérianisme. Il y a là une occasion pour une immense découverte mutuelle.
Pour nous orthodoxes, elle implique, en premier lieu, que, à la parole de Saint Ephrem le Syrien nous faisions nôtre la prière "donne-nous de ne pas juger notre frère car Tu es béni pour les sièclesdes siècles".
La foi au Dieu vivant nous a séparés et l'on peut légitimement s'interroger sur les raisons qui ont incliné à choisir le chemin de la haine ou de l'"estrangement" (- tout-à-fait commun et réciproque -) à l'amour enseigné tant par la tradition biblique, talmudique, évangélique et les Pères de l'Eglise.
Je choisis toujours le dialogue, même si celui-ci - de toute part - peut commencer par une forme "agressive". Par exemple, il est fréquent que des hiérarques ou des prêtres russes (surtout mais pas uniquement et les expressions peuvent varier) me disent à leur descente de l'avion à Tel Aviv Ben Gourion: "Mais Otec Aleksandr, pourquoi donc ces Juifs m'ont dit que je n'ai pas à convertir tout ce peuple qui ne connait pas le Seigneur?" C'est dit avec une sorte de candeur qui serait en fait très rafraichissante. Ils se posent des questions lors de leur passage de la frontière pour entrer en Israël. Il faut surtout écouter et comprendre ce qu'ils veulent dire. Ils découvrent un Etat juif que de leur vie ils n'auraient pu imaginer! Le dialogue paisble est plus riche que l'attitude partisane ou exclusive.
Ils ne font qu'exprimer la nouveauté de la revitalisation d'une Eglise et de la foi chrétienne en ancienne Union Soviétique. Staline avait bien prévu un Etat juif (Oblast'/région autonome du Birobidjan de langue nationale yiddish au fin fond de la Sibérie; cas unique d'un deuxième état juif sur un territoire non revendicable historiquement). Mais, pour le russe ou le slave, l'identité juive fut et reste une identité "ethnique", "nationale". Il n'exprime pas la réalité de la foi constante et multi-séculairedes Juifs, dont le Christ est issu selon la chair et la tradition (Romains 9, 4 et chapitres 9 à 11 de l'Epître aux Romains).
Au lieu de se braquer, il vaut mieux comprendre que le renouveau de la foi est tellement récent, l'ouverture au monde tellement neuf pour d'anciens Soviétiques et un clergé slave peu habitué à ce type de réflexion, qu'il est préférable d'écouter, d'inviter à la découverte et ceci n'est guère facile.
Une deuxième anecdote : je suis souvent au Saint Sépulcre. J'y rencontre des personnes du monde entier, mais aussi des fidèles orthodoxes qui s'approchent d'emblée en me parlant russe et en demandant une bénédiction. Il est extrêmement fréquent - oui extrêmement! - que des personnes s'approchent - de toute origine - pour demander ce que "c'est que çà!???" Je réponds que c'est le Tombeau du Christ. Les réponses peuvent varier. J'entends alors souvent "Mais alors, dites-moi, quelle Eglise a enterré le Christ?".
Apparemment la question est "curieuse". Pourtant elle est fréquente, et presque "naturelle" dans un Lieu de Résurrection où tout insiste sur le Christianisme. Il y a bien des visiteurs musulmans qui viennent prier au Golgotha, aux Lieux de la Vierge. Il y a beaucoup de Juifs de toutes tendances et les soldats israéliens auxquels les instructeurs expliquent avec savoir et doigté en hébreu ce que sont les traditions chrétiennes.
Mais la question ne doit pas rebuter. D'autant qu'elle est toujours posée par des chrétiens. Il ne faut jamais sourire ou ne pas prendre au sérieux une question sur qui a enterré le Seigneur. Car le Christ Jésus, dans Sa vie terrestre et dans Son Ascension n'a connu aucune autre Ekklesia/Convocation Sainte que celle de la Communauté de foi de la tradition juive selon les différents courants qui existaient de son vivant. Ceci est important à souligner.
Dire cela, consiste parfois tout simplement à permettre à de nombreux fidèles chrétiens de prendre conscience de la réalité physique et spirituelle de l'Incarnation.
Exercer un service de l'Eglise - en particulier orthodoxe - sur cette terre, c'est être prêt, voire savoir qu'à tout moment nous sommes et serons interrogés sur notre identité. C'est ce qui frappe dans ce pays. Et à toute heure, le fait le plus marquant, souvent le plus douloureux ou pénible pour certain; mais aussi le plus "purificateur" est d'apprendre à dire qui l'on est et qui nous sommes chacun et ensemble. Et de ce fait, souvent cetains choisissent le rejet ou l'exclusion, mais le croyant a la force prophétique de dire que "Le Christ est au milieu de nous - Il est et Il ne sera pour les siècles".
A ce niveau, chère Marie, ce mot vous dit "brièvement" ce que peut être le prophétisme qui, dans cette société nouvelle d'Israël, revivifie les ossements desséchés de tous.
archiprêtre Alexandre (Winogradsky Frenkel)
Jérusalem
From the Eastern Orthodox Russian Forum and discussion site (Moscow, very open), the continuation on the subject of the reality of the Israel for the Russian and Slavic Churches and States; this had started because of the visit of President Putin in the Holy Land and Israel.
"http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Langue-et-Resurrection_a2533.html?com#com_3140065"
Du Forum "Parlons d'Orthodoxie"
Continued on the discussion on "Langue et Résurrection / Language and Resurrection"
3.Posté par Marie Genko le 09/07/2012 23:03
@Père Alexandre
Bénissez-moi, mon Père.
Merci beaucoup pour vos éclaircissements.
Comme vous avez de la chance de servir sur la terre ou a vécu Notre Seigneur!
Vous qui connaissez bien les prophéties, peut-être pourriez-vous nous en rappeler une qui annonce le retour d'Israël dans la voie que Dieu a prévu de tout temps pour Son peuple?
Le retour d'Israël à la foi enseignée par le Messie!
Cette foi, qui épouse l'identité des peuples et unit les croyants orthodoxes dans un respect mutuel et une volonté de Paix!
La conversion d'Israël ce sera un premier pas vers cette paix universelle à laquelle nous aspirons tous.
Je vous souhaite de tout coeur que votre témoignage vous apporte de nombreuses joies et que votre récolte soit abondante!
Avec tout mon respect et ma reconnaissance. Marie
4.Posté par av aleksandr le 10/07/2012 23:05
Chère Marie,
Merci pour votre réponse. Elle a le mérite d'ouvrir lesquestions sur des points concrets et réels.
Vous écrivez très à propos sur les prophéties à Israël que "peut-être pourriez-vous nous en rappeler une qui annonce le retour d'Israël dans la voie que Dieu a prévu de tout temps pour Son peuple?"
Il est normal que vous formuliez votre question ainsi. Personne, pratiquement très peu de chrétiens dans le monde, ne sont quotidiennement interrogés par la réalité prophétique. Encore moins le sont-il à propos de la vie communautaire, individuelle, sociétale, religieuse, nationale et internationale de la communauté juive. On sait qu'il y a des Juifs dans le monde, dans un très grand nombre de pays.
Cela peut poser des questions de toutes sortes, voire des sortes de vagues positive ou négatives qui viennent et disparaissent. Mais le fait de l'existence juive, de la foi d'Israël vécue au jour le jour, selon un calendrier mensuel, hebdomadaire ne se pose pas. Elle ne se pose ni en Europe, ni aux Etats-Unis. Là-bas il y a une sorte de liberté intrinsèque à être Amish, bouddhiste, musulman ou autre dans une fédération composite de plus de 50 Etats aux lois qui ne s'accordent pas toujours, mais où l'on respecte, en gros, les valeurs spirituelles. Il y va disons d'une tendance socio-culturelle "hédoniste" ou très "respectuesuese de l'individu, cf. le Habeas Corpus anglo-saxon".
En Russie, depuis l'Antiquité, il y a eu des Juifs dans le sud, par exemple chez les Scythes. Bien plus tard, des fortes communautés que la Tsarine Catherine la Grande a voulu maintenir dans les pays périphériques (Ukraine, Biélorussie). Il y a eu des rendez-vous manqués entre les maîtres du Hassidisme et les guides spirituels de l'Orient chrétien (Hésychasme). Les Pays de l'Est européen ont surtout vécu sur une cohabitation tolérée et une altérité profonde entre le judaïsme et le christianisme, fût-il orthodoxe, protestant, catholique ou autre.
Il y a des formes subtiles de judaismes slaves, depuis celui très présent en Israël des Juifs de Riga et de la Baltique comme ceux longtemps implantés en la Biélorussie inter-frontalière et "trans-culturelle". L'un des modèles en reste Marc Chagall. Il ne fut jamais excommunié par le judaisme et réalisa des peintures particulièrement judaïques tout en abordant de manière unique le Mystère christique de Jésus de Nazareth. Il le représenta de multiples façons, décrivant la Personne messianique et donc prophétique issu de la foi juive (Galates 4, 4) tout comme il a peint un Christ (Jésus) eschatologique.
Il y a en ce moment une exposition à Moscou à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance du maître tout-à-fait remarquable que fut Marc Chagall. On oserait parler de sa vocation "icônique" sur laquelle je travaille ici, ne pouvant aborder cet aspect que dans mes rencontres avec de nombreuses personnes interpellées par la richesse de la Foi...
Pourquoi prendre ainsi à rebours votre question? Parce que, de fait, la très grande majorité des chrétiens ne se "coltinent" pas au jour le jour, semaine après semaine, année après année avec la réalité de la foi vivante de la Communauté d'Israël qui a rassemblé sur la Terre Sainte (aussi appelée Eretz Israel = Terre d'Israël comme en Saint Matthieu 2, 20) des Juifs et des non-Juifs.
Ceci ne s'est pas produit uniquement en vue d'une création politique en 1948, mais comme l'appel des Prophètes Ezekiel, Isaïe, Jérémie. La Bible hébraïque n'inclut le Livre de Tobit que les Orthodoxes comme les Catholiques reconnaissent comme deutéro-canoniques et dont la finale au chapitre 13 donne une explication positive de l'exil de la communauté d'Israël dans la perspective de son retour sur la Terre Promise.
La vie de foi juive est, par ailleurs presque totalement méconnue dans ses éléments de prières quotidiennes, de rythmes liturgiques, souvent très parallèles avec les traditions chrétiennes. Plus on remonte dans l'histoire, plus on est frappé par la proximité d'attitudes spirituelles. La nourriture cachère qui prône une véritable hygiène alimentaire tout en respectant le monde animal et végétal serait un point de dialogue fructueux sur les jeûnes de l'orthodoxie chrétienne et du respect de l'écologie, du végétérianisme. Il y a là une occasion pour une immense découverte mutuelle.
Pour nous orthodoxes, elle implique, en premier lieu, que, à la parole de Saint Ephrem le Syrien nous faisions nôtre la prière "donne-nous de ne pas juger notre frère car Tu es béni pour les sièclesdes siècles".
La foi au Dieu vivant nous a séparés et l'on peut légitimement s'interroger sur les raisons qui ont incliné à choisir le chemin de la haine ou de l'"estrangement" (- tout-à-fait commun et réciproque -) à l'amour enseigné tant par la tradition biblique, talmudique, évangélique et les Pères de l'Eglise.
Je choisis toujours le dialogue, même si celui-ci - de toute part - peut commencer par une forme "agressive". Par exemple, il est fréquent que des hiérarques ou des prêtres russes (surtout mais pas uniquement et les expressions peuvent varier) me disent à leur descente de l'avion à Tel Aviv Ben Gourion: "Mais Otec Aleksandr, pourquoi donc ces Juifs m'ont dit que je n'ai pas à convertir tout ce peuple qui ne connait pas le Seigneur?" C'est dit avec une sorte de candeur qui serait en fait très rafraichissante. Ils se posent des questions lors de leur passage de la frontière pour entrer en Israël. Il faut surtout écouter et comprendre ce qu'ils veulent dire. Ils découvrent un Etat juif que de leur vie ils n'auraient pu imaginer! Le dialogue paisble est plus riche que l'attitude partisane ou exclusive.
Ils ne font qu'exprimer la nouveauté de la revitalisation d'une Eglise et de la foi chrétienne en ancienne Union Soviétique. Staline avait bien prévu un Etat juif (Oblast'/région autonome du Birobidjan de langue nationale yiddish au fin fond de la Sibérie; cas unique d'un deuxième état juif sur un territoire non revendicable historiquement). Mais, pour le russe ou le slave, l'identité juive fut et reste une identité "ethnique", "nationale". Il n'exprime pas la réalité de la foi constante et multi-séculairedes Juifs, dont le Christ est issu selon la chair et la tradition (Romains 9, 4 et chapitres 9 à 11 de l'Epître aux Romains).
Au lieu de se braquer, il vaut mieux comprendre que le renouveau de la foi est tellement récent, l'ouverture au monde tellement neuf pour d'anciens Soviétiques et un clergé slave peu habitué à ce type de réflexion, qu'il est préférable d'écouter, d'inviter à la découverte et ceci n'est guère facile.
Une deuxième anecdote : je suis souvent au Saint Sépulcre. J'y rencontre des personnes du monde entier, mais aussi des fidèles orthodoxes qui s'approchent d'emblée en me parlant russe et en demandant une bénédiction. Il est extrêmement fréquent - oui extrêmement! - que des personnes s'approchent - de toute origine - pour demander ce que "c'est que çà!???" Je réponds que c'est le Tombeau du Christ. Les réponses peuvent varier. J'entends alors souvent "Mais alors, dites-moi, quelle Eglise a enterré le Christ?".
Apparemment la question est "curieuse". Pourtant elle est fréquente, et presque "naturelle" dans un Lieu de Résurrection où tout insiste sur le Christianisme. Il y a bien des visiteurs musulmans qui viennent prier au Golgotha, aux Lieux de la Vierge. Il y a beaucoup de Juifs de toutes tendances et les soldats israéliens auxquels les instructeurs expliquent avec savoir et doigté en hébreu ce que sont les traditions chrétiennes.
Mais la question ne doit pas rebuter. D'autant qu'elle est toujours posée par des chrétiens. Il ne faut jamais sourire ou ne pas prendre au sérieux une question sur qui a enterré le Seigneur. Car le Christ Jésus, dans Sa vie terrestre et dans Son Ascension n'a connu aucune autre Ekklesia/Convocation Sainte que celle de la Communauté de foi de la tradition juive selon les différents courants qui existaient de son vivant. Ceci est important à souligner.
Dire cela, consiste parfois tout simplement à permettre à de nombreux fidèles chrétiens de prendre conscience de la réalité physique et spirituelle de l'Incarnation.
Exercer un service de l'Eglise - en particulier orthodoxe - sur cette terre, c'est être prêt, voire savoir qu'à tout moment nous sommes et serons interrogés sur notre identité. C'est ce qui frappe dans ce pays. Et à toute heure, le fait le plus marquant, souvent le plus douloureux ou pénible pour certain; mais aussi le plus "purificateur" est d'apprendre à dire qui l'on est et qui nous sommes chacun et ensemble. Et de ce fait, souvent cetains choisissent le rejet ou l'exclusion, mais le croyant a la force prophétique de dire que "Le Christ est au milieu de nous - Il est et Il ne sera pour les siècles".
A ce niveau, chère Marie, ce mot vous dit "brièvement" ce que peut être le prophétisme qui, dans cette société nouvelle d'Israël, revivifie les ossements desséchés de tous.
archiprêtre Alexandre (Winogradsky Frenkel)
Jérusalem