Thursday, September 27, 2012

Re: Le Pardon

Re: Le Pardon

Cet article poursuit une reflexion menée depuis de nombreuses années sur le "pardon". Il reprend un article paru en 2007 et que j'ai révisé pour ce Kippour 2012.

This articledevelops and prolongs my reflection upon "pardon, forgiveness" to which I try to dedicate my life. It was first issued in 2007 and I revised it yesterday for Kippur 2012.

Après l'office des Vêpres du dimanche soir qui precèdent l'entree dans le temps du Grand Jeûne (Carême) qui debute le lundi dans la tradition byzantine, le clerge et les fideles accomplissent un rite profond, signifiant et riche. C'est le Dimanche du Pardon (Прощеное Воскресенье). Le rite est très long et solennel dans la tradition slave. Apres une série de prières de repentance et de pardon, le clergé de tout rang et les fideles se prosternent deux par deux- face-à-face, se demandent mutuellement pardon pour toutes les fautes volontaires et involontaires, conscientes et non-conscientes et se relèvent en s'embrassant dans l'espérance de la Résurrection. Le rite que nous avons accompli hier au Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, était succinct. Souvent le clergé et les fidèles échangent en grec un "kali saratakosti" (bonne quarantaine = de jeune), voire souvent "kalo Passkha". Le Patriarche Theophilos avait lu, au début une prière penitentielle qui implorait le pardon de Dieu. Cinq personnes m'ont dit "tzom kal - צום קל" (jeune paisible, simple) en hébreu. La phrase est curieusement un décalque de celle que l'on dit pour le Yom Kippur, comme si l'on devait mettre l'accent sur le jeûne - en fait, l'accent est sur le pardon et, en hébreu, il serait logique alors de dire "shalom uslikhah - שלום וסליחה".

Le rite provient du Kippur ou "Jour de Grand Pardon". Le pardon s'exprime de manière constant dans la prière chrétienne, mais uniquement en grec dans le Notre Père qui indique: "Padonne-nous nos offenses (péchés, remets-nous nos dettes) comme nous avons déja remis, pardonne à ceux qui nous ont offenses". Mais le sens du Kippour est bien different car il prend un valeur sacrificielle de notre vie comme elle l'était dans la tradition sumérienne et dans le sacrifice au dixieme jour du mois de tishri (nouvelle année d'automne). Pour ceux qui n'en seraient pas persuadés a la lecture du Nouveau Testament, il faut rappeler que l'affirmation du caractère propitiatoire du sacrifice du Christ dans l'épitre aux Romains 3, 25 et l'unité du sacerdoce du Christ dans l' épitre aux Hebreux 9 Ch. 7 et 8 ) presupposent une méditation approfondie de la théologie de Yom Kippour.

Dans le cas du christianisme oriental, il est très significatif que cette demande de pardon se fasse a l'entrée du Careme qui est aussi un temps de réconciliation. Mais c'est un temps ou l'on marche vers la Resurrection. En fait, c'est le temps du debut de la nouvelle année pour la tradition biblique, de la pemière moisson. La participation au mystère de la résurrection du Chist requiert aussi un approfondissement des parole de saint Matthieu (5, 21.24.25). Au verset (19) "Car c'était Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde, ne tenant plus compte de la faute des hommes, et mettant en nous la parole de réconciliation." Et: "Celui qui n'avait pas connu le peche, Il (Dieu) L'a fait pour nous sacrifice pour le péche (grec: amartian epoiesen = asham en hebreu) afin qu'en Lui nous devenions justices de Dieu (2 Corinthiens 17-21).

Comme le mois nouveau de Adar (rosh chodesh Adar = ראש חודש אדר) a commencé pratiquement pendant le shabbat car la lune est alors née (a 11 h.10 a Jerusalem), et qu'il faut alors se rejouir, le jeune du Yom Kippour katan יום כיפור קטן - ou "Petit Jour de Pardon" avait ete avance au jeudi. Ces petits Yom Kippour ont été instaurés au 16eme siècle par l'Ecole de Safed puisque la lune est éclairée par le soleil par des reflets qui laisseraient croire qu'elle parait, nait, grandit, devient pleine puis diminue et disparait. Ceci montre une permanence physique dans la fidélité de Dieu qui s'exprime par une dimension de double reflet: de la blancheur lumineuse de la lumiere du soleil sur la lune et de ce reflet de la lune sur la terre.

Peut-on tout pardonner? La question se pose de façon tres réelle a tous les niveaux de la société, mais aussi de la nature humaine. Il y a la question que Simon-Kaipha pose à Jesus: "Combien de fois dois-je pardonner? sept fois?" - Jesus répond; "soixante-dix(-sept) fois sept fois" (Matthieu 18, 21). Que la mesure soit de 49 ou depasse 50, il ne faut pas penser que c'est une mesure déterminée. Elle excède précisement, dans sa symbolique, les 500 qui étaient la mesure ou middah ( mesure parfaite dans le Temple). Ici, la question n'est pas dans un bâtiment ou dans une mesure rituelle. Il y a une plénitude d'une autre nature et c'est là que se situe le pardon. Soyons francs ou ayons l'honnêteté de dire que le pardon le plus élémentaire pour des vétilles pose déja des questions relationnelles énormes. Alors lorsqu'il s'agit de pardonner des manquements bien plus profonds et graves, souvent en lien avec la vie et la mort, la question est bien plus difficile à résoudre.

Le judaïsme français - la sociéte française - est actuellement interrogée par le décès de Maurice Papon. Juge pour crimes contre l'humanite et poursuivi par les associations juives, il permet de s'interroger sur le pardon et ou la justification de son jugement. Pour ma part, omme je l'ai expliqué succinctement dans l'article "Qiyum - Existence 1 et 2", je ne me suis jamais senti réellement solidaire d'une action qui consiste a poursuivre un haut fonctionnaire français dont les manquement - certes très graves (mais moins importants que les actions menées par d'autres qui ne furent jamais inquietes) - ont valu sa dégradation. Le judaisme français avait besoin de trouver une personnalité "représentative, emblématique". Il l'a trouvée en Maurice Papon. Il est tout-à-fait regrettable que d'autres n'aient pas été jugés dans les années qui ont suivi la guerre. Le cas "Papon" devient alors une sorte de constat inachevé. Car il fut ministre de la République sous Giscard d'Estaing, c'est-à-dire que sa vie s'est déroulée d'une manière trop normale. Une accusation et un chatiment justes auraient du intervenir bien auparavant et lui barrer de manière stricte toute possibilité de poursuivre sa carriere. Ce ne fut pas le cas. Et comme souvent en France, les attitudes sont troubles, peu claires, ambivalentes. Par ailleurs, aucune condamnation judiciaire, aucune décision légale ne peut exiger et obtenir le véritable pardon d'un peuple, de certains de ceux qui ont collaborer. La France a réagi avec décence dans bien des cas. La chasse aux nazis a été et reste une oeuvre nécessaire, indispensable; mais elle doit déboucher sur un jugement qui implique une réconciliation humaine et spirituelle a laquelle peu de personnes sont vraiment disposés.

En Israël, cette question se pose a tous les niveaux. Un paroissien a un jour fait venir un ami a la Liturgie du samedi. Je célèbre en effet en plusieurs langues afin d'exprimer cette union de croyants de toutes langues peuples et races (Apocalypse). Le visiteur s'est étonné que nous priions aussi en ukrainien. Le paroissien lui a répondu avec bon sens et compréhension sur la raison de mon choix spirituel et linguistique: prier en Israël et à Jérusalem en hébreu et en ukrainien n'est pas seulement célébrer par gout de varier des langues qui sont d'ailleurs évidents pour des citoyens israéliens qui ont tous un lien avec l'Ukraine.

L'Ukraine était le plus grand ghetto créé par Catherine la Grande. Ici, en Israël, l'extraordinaire cohabitation entre Juifs et non-Juifs d'origine ukrainienne a un degre ou a un autre doit inciter a une reflexion profonde sur un pardon qui reste un mystere qui depasse tout entendement. Priere, sur la Terre Sainte en hebreu et en ukrainien, c'est affirmer en Israel que le pardon peut s'incarner et s'inscrire en faux contre la haine seculaire.
Combien furent les nazis ou fascistes qui reconnurent avoir commis des crimes contre l'humanité? Josef Goebbels, catholique pratiquant, s'est vu proposer, à la veille de son exécution, de se confesser et de parler a un prêtre. Il répondit qu'il n'avait rien a se reprocher. J'ignore si Maurice Papon a reçu ou non les derniers Sacrements de l'Eglise et surtout s'il a confesse quoi que ce soit en rapport avec cette fin de vie en jugement. Cela resterait de l'ordre du secret. Mais il est evident que personne ne peut obliger quiconque a l'aveu. L'Eglise romaine de rite latin en fait une obligation pour recevoir l'absolution sacramentelle. Les Eglises orientales et byzantines ne l'exigent pas.

Un aveu de culpabilité, le remords, la demande de pardon requièrent une disposition de l'âme qui n'est possible que dans un climat de grande paisibilité. Et de confiance. Dans le cas Papon, le malaise est double, tres profond: d'une part, une France politicienne d'après-guerre toujours en train d'essayer de régler son passe (cela concerne encore des membres influents de la politique francaise, comme d'ailleurs Francois Mitterrand en son temps). Et aussi le malaise profond des Juifs de France, pris dans le filet ambigu de l'assimilation trompeuse et d'une déjudaïsation effroyable alors que le judaïsme nord-africain ne revint qu'en 1962, sans pouvoir choisir Israël.

Si j'ai quelqu'appel religieux, je dirais que j'essaye d'être vraiment le témoin du pardon qui me fut inculqué par les miens, en particulier par ma mère, Zénaïde Chai Bassi. Je reste convaincu que le "pardon" est l'âme du judaïsme ET du christianisme et dépasse toute chose démontrable ou explicable. Immatériel, sans que l'on puisse déceler une action de Dieu ou un mouvement humain qui révèle combien une personne change, évolue, se mue au cours de la vie.

Pourtant, le pardon est sans doute la forme la plus élevée, la plus difficile à atteindre pour letre humain. On peut se gausser de paroles. J'ai entendu des sermons, des homélies savantes ou apparemment persuasifs et théologiquement fondés sur le pardon et la nécessité de pardonner. Face aux travaux pratiques, ces paroles se montraient fumeuses et ineptes.

Depuis que j'ai atteint l'âge de raison, je crois pouvoir affirmer que j'ai toujours pardonné, le plus souvent sans tenir en mal ou retenir quoi que ce soit contre quelqu'un. J'ai essayé de donner un exemple dans mon chemin sur le christianisme (Qiyum - existence 2). Mais c'est aussi vrai dans la vie quotidienne. Je me suis rappelé ce matin comment un jeune juif m'a un jour traite de "putz - פוץ - crétin simplet" en yiddish (c'etait il y a presque cinquante ans) et fut obligé de s'excuser, ce que je ne demandais pas. Il y a des cas auxquels j'ai réflechi ces temps derniers: j'aurais dû frapper, répondre, même violemment, en tout cas verbalement. Or, j'ai réagi en prenant beaucoup de distance. Cela m'est naturel, intuitif: le temps est long, très long. Il n'est pas pesant. Il domine tout. Et donc, il est possible de passer, ce qui est d'ailleurs le nom-même de l'Hébreu (Ivri/עברי ). Beaucoup d'exemples de cette nature me viennent à l'esprit. Il y a autre chose: un autre réflexe humain qui allie de manière souple les notions de temps, de compréhension, d'intuition et de "passage au pardon".

L'âme du pardon est de tout supporter, non que tout soit supportable, loin de là! Mais, très souvent au cours de la journée, les paroles du psaume s'imposent à l'esprit "Ils ne savent pas ils ne comprennent pas - לא יודעו לא יבינו". Je n'ai aucune prétention ou même idée de croire que je comprends quelque chose. Si, que la valeur de nos jours, de nos vies est si précieuse, si unique que le pire criminel (et il y en a beaucoup... sous bien des formes), comme aussi chacun de nous, peut réfléchir la lumière du pardon, même au prix du mépris le plus apparent. Le pardon oblige aussi de se taire, de manière volontaire et par dignité. A Jérusalem, il y a des âmes qui crient, hurlent - non seulement les vieilles soufffrances de la persécution anti-juive. Il y a le cri de l'âme de tout habitant, de tout peuple, langue, nation, de souffrances si peu comprises et explicables qu'il ne semble rester que la solution de la déraison. C'est là que le pardon prend son sens sur un chemin pascal.
C'est aujourd'hui le Jour du Grand Pardon 2012/5773. Cet article est souvent consulté dans mon blog. Je l'ai repris de différentes façons. En cette année 5773, le pardon constitue à l'évidence une part importante de mon service de Dieu. Peut-on parler d'un abus voire d'un surcroît ou "trop-plein" exaggéré de pardon de ma part? Beaucoup me le disent mais admettre mes explications: il n'y a vraiment pas de mesure possible, de barrière au pardon humain. Il y va de la conscience.

Jour après jour depuis trois ans et demi, je puis apprécier et évaluer le poids de la densité grasse, lourde, sombre de l'âme humaine dans de multiples circonstances. J'ai donné un exemple dans mon livre "Les Portes Royales: le Sacrement de l'Ordre et le Judaïsme" (Nouvelle Cité 1989). Il s'agit de récit sur R. Souzya. Le saint homme se croyait appelé à une vocation de direction spirituelle, comme cela est d'ailleurs souvent le cas dans tout clergé ou cléricature. Un lien de dépendance dont les "Kleriker/clercs" sont friands. Le rabbin se rendit chez son maître et demanda de recevoir une "bénédiction, grâce" de voir le péchés des vivants... Tellement simple! Le maître lui répondit qu'il n'y avait pas de problème... On dirait "pas de soucis" en françois d'oil actuel (2012).

Le lendemain à l'aube, Rabbi Souzya se promenant dans sa ville, est effrayé par la densité opaque, profonde, noire, sordide de tous les péchés qu'il "visualise" en ligne dans les rues, sur les places, à l'occasion de ses rencontres. Il avait cru répondre à une vocation. Il ployait sous l'obsession destructrice de péchés rendus presque matéiels et dévastateurs.

A cet égard, le Sacrement de Réconciliation ou de Confession/Absolution des péchés ne peut se réduire à un acte d'audition systématique et routinier.

Rabbi Souzya retourna vite chez son maître. Celui-ci lui dit que les "dons de Dieu sont irrévocables" et qu'il ne pouvait suspendre une bénédiction divine accordée en réponse à tant de ferveur. En revanche, le maître lui proposa de proposer d'obtenir d'auprès de Dieu une autre bénédiction, une grâce modératrice.
C'est ainsi que R. Souzya obtînt du Très-Haut et Bon Seigneur de pouvoir entendre les péchés sans les voir et surtout de descendre avec le pénitent qui se confesserait à lui, sans ployer sous le poids des fautes et des transgressions. Il descendrait au plus profond de l'abîme du mal pour obtenir avec le pénitent le pardon divin et remonter avec lui vers la surface humaine. Une libération. Ce principe est connu dans la tradition juive: c'est celle du mouvement "yeridah leshem aliyah\ירידה לשם עליה = descendre pour (re-)monter". Ce même mouvement est présent dans l'élévation du serpent d'airain dans le désert ou l'"élévation" de Jésus de Nazareth sur le Bois de vie (Crucifixion et Ascension).

Cet épisode est toujours présent à mon esprit. Le silence couvre des choses qui s'empiler dans un non-sens inadmissible. Il est toujours possible de sortir alors de manière opportune des versets bibliques ou évangéliques comme "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Luc 23, 34). Le principe est commun dans le clergé et "le peuple". Au fond, il est si facile pour un individu singulier muni d'une autorité sur les âmes - l'expression est en soi comique - de prétendre que les autres devraient être plus humble que lui-même ne le sera jamais... A ce niveau, je dois dire que le nombre d'exemples de ce type de petits despotes paisiblement inspiré de rien est pullulant.

Le pardon induit une conscience. La conscience ne peut être évaluée matériellement. Elle n'est pas à la mesure de centilitres, de mètres carrés, inches, cubits, verstes ou éphas. A Jérusalem, dans la société israélienne - pour parler du lieu où je sers comme prêtre, il est évident que toutes les mesures possibles se croisent et s'ignorent par la "magie" d'une opacité épasse, dense, profonde qui emporte tout et conjugue les âmes, les langues, les êtres, les générations, bref l'histoire dans virvoltement aux allures d'incohérence.
Tous les paramètres mentaux et comportamentaux sont présents, d'une façon qui est "trop". En hébreu, on parle de "Yitron/יתרון" - au sens de "quel est l'avantage à...?" (Qohelet 1, 3). On dirait "too much" en anglais ou "c'est trop" en français courant (2012).

Le Jour du Grand Pardon ne peut être séparé d'un mouvement liturgique annuel. Il mène à la fête des Tentes ou Sukkot/חג הסוכות, la fête eschatologique des Tabernacles.

Toutes les liturgies orientales orthodoxes ou pré-chalcédonnienes sont clairement d'inspiration kipppourique. La liturgie byzantine amarée à l'expression hellénistique ou syro-araméenne est issue du culte du Temple de Jérusalem et son développement est apparu comme un surgeon d'une sensibilité et véracité typiquement sémitique. Les Eglises de la tradition occidentale ont progressivement pris le large.

Les Eglises n'ont pas de "Fête eschatologique des Tentes". Les Eglises byzantines ont un temps liturgique unique après la Pentecôte. C'est le temps dit de "Esprit ou de Pentekoste" qui s'est affirmé au jour-même de la Fête de Shavûot ou Fêtes des Semaines, Don de la Loi écrite et orale. C'est ainsi que le judaïsme se perçoit.

L'Esprit et la Loi, dans la mesure où tous peuvent reconnaître que Dieu n'est que source de mouvement dynamique. Il faudra précisément beaucoup de temps pour que les chrétiens et les les juifs puissent saisir la portée de la formulation paulinienne: "La Loi tue, l'Esprit fait vivre / το γαρ γραμμα αποκτεννει, το δε πνευμα ζωοσιει" (2 Corinthiens 3, 6).

La suppression de la fête eschatologique des Tentes conclut en apparence une ère liturgique. La parole de saint Paul a été le plus souvent perçue de manière négative à l'égard de la tradition juive, dès son temps jusqu'à nos jours.

Il est possible d'interpréter autrement ce verset. La Loi n'est pas abolie (Romains 9, 4). Elle est naturellement accompagnée par la Loi Orale ou Mishna, fondement et matériau qu'est le Talmud qui a été tardivement transcrit et constitue l'esprit, la manière mentale et pédagogique particulière qui ouvre sur le don des Commandements au Sinaï.

La grammaire hébraïque, dans la mesure où elle existe intrinsèquement, distingue entre les consonnes ou "os/עצמות - aetzamot". Elles sont écrites, donc "substantielles". Les voyelles sont appelées "âmes/נשמות - neshamot" car elles colorent, donnent une tonalité contrastée et variable, changeant le sens des mots, en hébreu comme en arabe, de manière toujours pertinente et sans apparaître dans l'écriture.

Il appartient aux générations à venir de montrer cette cohérence qui inclut au Sinaï la Lettre et l'Esprit dans une unité harmonieuse. En effet, l'apôtre a raison que la lettre seule ne peut vivre; de ce fait, elle tue en ce qu'elle ne peut entraîner seule à la vie. L'esprit vivifie, suggère, propose, appuie des significations aux formes diverses. Le temps des successions générationnelles ne se sont pas épuisées et nul ne maitrîse la grande fécondité des mots et des souffles présents dans la Tradition.

Le véritable dialogue entre judaïsme et christianisme ne commencera vraiment qu'au jour où l'Eglise, dans sa très grande diversité, atteindra le seuil de ce qu'elle peut accepter et recevoir du judaïsme. Il n'a pas traversé les siècles en vain. Il ne peut y avoir de compétition dans la foi au Dieu Unique et vivant. Cette parole orale qui est au coeur de toute la transmission juive permettra de comprendre avec bien plus de profondeur l'héritage du Nouveau Testament.

La Tradition orale ne peut se substituer à la Tradition des Pères de l'Eglise. Il ne faut pas entrer dans ce domaine qui est volontiers source de conflit. La Mishna est l'âme vivante du judaïsme tel qu'il s'exprime aujourd'hui par le renouveau linguistique et culturel de l'hébraïté. Cette nouveauté doit prendre sa mesure et ses marques pour être reconnue de manière positive et constructive.

Il reste un point à souligner: les nombreuses études talmudiques menées depuis plus d'un siècle par les théologiens allemands, en particulier Hermann L. Strack et Paul Billerbeck (c'est surtout ce dernier qui a réalisé les recherches), sont essentielles. Elles ne suffisent pas et le travail ne peut être mené par les seules entités ecclésiales chrétiennes.

Le Second Concile du Vatican qui s'ouvrit voici seulement cinquante ans a lancé une piste d'approche timide et précaire des traditions juives. Dans son remarquable livre "Einsame Zwiesprache (1958)/(en anglais: "Martin Buber and Christianity, A Dialogue between Israel and the Church, transl. by Alexander Dru, London 1961), Hans Urs von Balthasar faisait, un peu plus de quinze ans après la fin de la Catastrophe-Holocauste, Shoah/שואה , Hurban/חורבן , un constat sincère sur les relations entre le judaïsme et le christianisme (la traduction française est excellente et est accessible à un grand nombre):

"Since the foundation of the Church, a dialogue between Jew and Christian has always been rare and invariably brief. Judaism shut itself off from Christianity, and the Church turned its back on the people which rejected it. The history of their relations and contacts is, it must be confessed, dispiriting."
Ce constat établi en 1958 par écrit reste totalement véridique, vrai et confirmé aujourd'hui en 2012. On ne saurait faire fi de l'évolution des études juives au sein du monde académique chrétien. Ce n'est qu'une infime parcelle de ce qui devrait être mené. Le dialogue n'inclut pratiquement pas de reconnaissance ou de légitimité juive à la société israélienne qui revigorise l'identité de l'homo hebraicus. L'hébreu continue de passer, de traverser la passerelle du temps et de l'espace. Dans sa survivance, il confirme un pardon divin pétri de vie, en dépit de ce que les juifs sont ainsi que toute l'humanité.

Les mots de Hans Urs von Balthasar restent vrais car la pensée, la crédibilité spirituelle d'Israël n'est pas approchée comme à hauteur de ce que les traditions des Eglises chrétiennes prétendent confesser dans la foi.
C'est une chose d'aborder, voire d'accoster, de loin et brièvement, la réalité du judaïsme moderne comme le notait le cardinal suisse allemand. C'en est une autre de d'assurer une compréhension à niveau égal entre ce que le judaïsme et le christianisme disent du Règne de Dieu.

Le théologien de Lucerne poursuivait: "The penances, persecutions and sufferings imposed upon the Jews in Christendom were usually looked upon simply as a just expression of God's punishment, and not, which would have been more Christian, as an addition to the mystery of suffering which the Church contemplates in the Cross: they point and lead to the bottomless misunderstandings and the endless theological short-circuits that followed". (op. cit. pp. 11-12).

En cette veille de la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix célébrée par l'Eglise de Jérusalem, Mère de toutes les Eglises de Dieu, le rappel des paroles de Hans Urs von Balthasar viennent rappeler la profondeur abyssale qui sépare les deux Voies de reconnaître que la rédemption est proposé à toute souffle de vie (prière du soir/maariv de Yom Kippour en rites achkénaze et sépharade).

Hans Urs von Balthasar écrit: "In that atmosphere, the dazzling eschatological light that falls on Israel from the 11th Chapter of the Epistle to the Romans, which had hardly been mirrored in the works of Origen before it was once again obscured, is not so much as noticed. (...) It must be admitted however, that there are times when it looks as though an ultimatum had been delivered, as though the point had been reached  when a final breach was unavoidable." (id.).

La tâche du pardon reste entière, quasi intacte. Par mon ministère à Jérusalem et dans les Eglises orthodoxes, mais aussi au sein du monde catholique, je puis attester que l'étude, la connaissance ne font que poindre. Il s'agit effectivement de bribes d'un dialogue solitaire ou mis en présence de soif insatiable de conquête des âmes. Il est très rare l'étude chrétienne du judaïsme intéresse véritablement les juifs. Elle demeure "anecdotique". Le judaïsme est en phase de reprise du prosélytisme au sein des Nations, sans tenir compte de l'authenticité de l'héritage de foi et d'expression théologique profonde vécue en exil de Jérusalem (Tobie 13).

Archiprêtre Alexander Winogradsky Frenkel

Clôture de Kippour 5773 - Veille de la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix


Si l'on prend garde, les traditions occidentales romaine, latine ou anglicane pour rester dans cette sphère de proximité sacramentelle se sont éloignées de cette racine kippourique. La liturgie ambrosienne de Milan est demeurée plus proche de l'example oriental, tout comme, de manière suggestive, la version tridentine de l'Ordo Missæ romain.

Tuesday, September 25, 2012

Kippur 5773

 

Kippur 5773

History can hardly be clear-cut. It is like a sliding page that scrolls up and down and sculpts memories and human frailty. Yom HaKippurim/Day of at-one-ment 5773 echoes with the Roman Christian (Gregorian and Julian) Year 2012. Other computs are available in Christianity and Islam is apparently a bit laidback with 1433.

Times and delays, decades, days and nights, Lunar or Solar cycles can swing, sway, swindle, revolve. Time and duration are elastic and can smash whimpses of light or shadow to all directions. It does not mean we only have reached the date I put everyday here online in the Menologion. Indeed, we are tonight on Tishrei 9, 5773/ט' דתשרי תשע''ג for the Jewish "style". It is difficult to define because it transcends faith, DNA, national essays of identity, constancy, being and though possessing nothing but being what God plays around with them.
 God would never play games. God does not cast lots. He proposes time and space to humankind and the peoples, nations, races, tongues make a choice or act with irrationality. Human beings are basically gregarious, much animal-like, barely "tamed" or taming the others. Man comes out of a world of total ignorance, loneliness, solitude and fright on a route to conquering both time and space.

The Hassidic tradition is right. The Greek word "historia" includes a large portion of concealment as suggested if the word is written according to the sounds and letters of the Semitic and Hebrew languages: "hester/הסתר ". God is concealed/El Nistar - אל נסתר as the Son of Man or Messiah and Jesus of Nazareth also move along and around the reality of visible and invisible.

On Yom Kippur 5773, we may not get to the key point night and day, tonight's cycle that shall end tomorrow in the afternoon in Jerusalem. Newness comes and will grow, blow up from a tiny branch or even leaflet of time or space that started decades ago, inaugurating changes that only show the surfacing of different instants and moments, periods. Leaf/leaflet is "elah/עלה " and feminine in Hebrew and indicate this ascending direction.

For the first time in 3000 years or so - let's agree to consider that we reach tonight a specific milestone - none of the rregular Jewish Autumnal feast will be celebrated in Egypt, at least openly, in an official way. The milestone is peculiar: it also determinates tonight that Exodus did take place and that the Families of the Jews have quit Egypt as "Mitzrayim = מצרים ", the land inside of the ropes, symbolically describing a spiritual and human prison. It is evident that this makes no sense with regards to the present-day Republic of Egypt and its naming in Arabic or Hebrew.

We come to something that surpasses a milestone: a sort of hapax, we speak of "chidush/חידוש " i.e. a matter, a reality that suddenly appears to be totally new, innovating. Who could think for there could be a break in the ritual and liturgical celebration of the Jewish religious cycles in the Land of Egypt? It is clear that celebrations may take place next year or in two years. Still the total official break is brand new.

In Afghanistan, but also Iran and Iraq, the presence of the Jews is drastically restricted and residual. Consequently, the Fertile Crescent or more accurately the birthplace of Abraham and the monotheistic "primary clash" with his father slowly puts a point mark to spiritual reign of the Sumerian civilization.
It is a long process and it will take decades, centuries before it will evolve toward new re-orientations. It will slow slowly raise a new furrow whose seeds are showing as in a concealed way.

It would not be possible to write more right now in this post. On the other hand, it confirms the general trend that I try to depict in the development of the situation in Eretz Israel and Jerusalem: that the breach created by the emergence of the State of Israel and the in-gathering of the exiled lead us to "the end of the time of the Gentiles" as stated in the New Testament, the Gospel of Saint Luke (Lk 21. 23-24).

This observation has definitely no political basis. On the other hand, the existence, reality, consistancy of the Jewish entity through history, the surface of the whole of the Earth, diachronically and synchronically questions in the same way as God interrogates the humans on Kippur Eve: "Who are You, who is alike to You, God?" mirroring back the quest of what the humans want to reach, God willing.
av Aleksandr (Winogradsky Frenkel)

Le petit chat est mort

Le petit chat est mort


Les chats tombent-ils du ciel, en tout cas des étages, à 6 heures, lorsque le fond de l'air est frais et qu'une jeune femme rentre en tricycle sur le boulevard? Deux fois par semaine Mademoiselle se rend en tricycle à son travail pour revenir, en fin de journée, sur le parcours périphérique, accélérant avec entrain, pestant, fulminant comme une Gavroche citadine rompue aux pavés de la ville.

Mademoiselle n'est jamais seule. Depuis quelques années, elle est acompagnée, à distance, par une jeune femme qui fait le chemin avec elle... en parallèle, de manière équilibriste. Elle la surveille tant bien que mal depuis le tramway!

Connaîtriez-vous le syndrome de Prader Willi? Une maladie étonnante. Elle surprend toujours géniteurs, parents, amis (au fond si rares) et surtout prit beaucoup de temps à être clairement défini à l'apparition du génôme.

Mademoiselle resta dix années sans diagnostic. Aujourd'hui, il est possible de détecter la maladie dès avant la naissance. Un cerveau de petit pois pour un corps flasque et trop rond, légumeux? Un intense, un immense besoin de tendresse, des gestes lents. Mademoiselle a bénéficié d'un Q.I. performant. Cela la sauve, lui donne intelligence et beaucoup de capacités tout en lui donnant de mesurer ses limites à dépasser, si possible.

L'insatiabilité est gargantuesque, jamais repue. Le regard semble fuyant. La démarche est lourde. Mademoiselle a réchappé de justesse au trépas ou l'after-life, c'est selon!
Quand ces enfants reviennent d'un sommeil léthal, ils en sortent forts comme de l'acier. Une sorte de souffrance lancinante, d'élan quasi irrépressible... Encore faut-il ouvrir les clés de décodage.

Les années ont passé. La gamine est devenue demoiselle. Elle a souffert. Bref, elle filait au vent sur le péripherique urbain portant une tunique, casquette, les lunettes au dessin scaphandrique engoncée dans son manteau de fourrure à manches courtes. Un look assez semblable à celui des conducteurs de voiture des Taxis de la Marne.

Mademoiselle monte. La passion du cheval, une fringale innée de connaître et de prendre soin des équidés. Une passion forte, un moteur bien plus puissant que tous les obstacles à vaincre. Dompter la faiblesse des muscles. Vaincre ses frayeurs et maîtriser ses pulsions contraires.

Elle sidéra le jury lorsqu'elle obtînt son diplôme professionnel de soigneur d'équidés. Son "mémoire" bénéficiait des techniques électroniques, des apports de l'internet. Le jury n'en croyait pas ses oreilles. Elle expliquait les maladies, les soins, l'évolution des races avec brio. Elle s'enflammait et décrivait avec panache la dignité de l'"equuus calaballus", cheval de haras ou bête de somme.

Elle n'eut jamais d'amis dans ce milieu qui hésite entre le bas du fossé et une sorte de pavé qui se voudrait hautain. Stupéfiant de la voir soulever, de son corps en élan et pourtant peu musclé, des bottes fournies de paille au bout d'une fourche pesante.

Elle ne fut jamais aidée par ses collègues de travail. Joyeuse et attendant presque chaque jour des marques de satisfaction de la part de ses "collègues" et des écuyers, elle fut mise à l'écart sans ménagement. Mademoiselle a de la constance. Son Q.I. performant est devenu un "steeple-chase" mental.

Mademoiselle a su gérer ses défaillances. Elle rencontra ceux qui furent progressivement capables de saisir le labyrinthe subtile d'une maladie hors normes. Car qui prend ainsi du poids jusqu'à étouffer de nourriture sans même pouvoir arrêter l'abreuvoir? Ou encore voler n'importe quoi. Tout peut être amélioré. Après dix ans sans diagnostic, nous savons qu'il est aujourd'hui possible d'anticiper la naissance d'un nourrisson qui pourrait naître marquée du syndrome de Prader Willi.

Il reste à maîtriser la solitude. Un besoin constant de tendresse, de reconnaissance, de respect. La dignité s'impose dans chaque être humain, à moins que l'humain dérive trop souvent vers cet instinct grégaire, toujours prêt à moquer et dénigrer.

Mademoiselle fut réprimandée pour avoir coupé les queues des chevaux de compétition hippique... Le directeur de son centre d'équidés à teneur hippique eut l'oeil rieur et perçut des capacités variées. Il réprimanda la Demoiselle, prenant le soin de l'écouter. Ce dialogue laissa la jeune fille souriante. Il y a toujours quelqu'un qui passe et confirme qu'un acte raté ou malvenu peut est transformé en des incitations à mieux faire.

Aujourd'hui Mademoiselle carrocole sur les routes. Elles est aussi championne de course et de galop! Car la pondération et le désir tenace de monter ses amis lui a donné les ailes de gagner et de concourir sans hargne.
Le soir tombe doucement. Voitures et vélos sont au rendez-vous de cette envolée de pouliches mécaniques qui déferlent dans toutes les capitales.

Mademoiselle pédale vite, comme pour se dépasser chaque jour. Il faut rentrer tôt, d'autant que c'est un jour culinaire: elle va cherche son boun-boun hebdomadaire, le mêt asiatique qu'elle déguste déjà mentalement...
Tout peut tomber du ciel. La pluie, la neige, un vent fort, oui, sans doute. Des objets volants que l'on jette de-çi de là. Mais, "enfin! c'est fou çà!", clame Mademoiselle. Il est 16 heures 53 et le petit chat est jeté depuis l'étage d'un immeuble sur le véhicule tricycle de Mademoiselle. Comme un vol de félin hors du foyer primal, le petit chat s'affaisse au pied de Mademoiselle et de son équipage.

Mademoiselle s'inquiète, se penche, crie "à l'inoui". Le petit chat est mort.

Elle saisit l'animal, trouve rapidement un vétérinaire. Le véto constate le décès devant la jeune femme scandalisée par cette situation. Il lui dit qu'il porter plainte puisque le petit chat est mort après un vol au-dessus d'une nidation circulatoire urbaine. Le dialogue est bref. Mademoiselle laisse le chat à la morgue vétérinaire et s'empresse d'aller porter plainte pour meurtre du minou.

Le petit chat est mort. Mademoiselle argumente avec la Police pour savoir ce que les forces de sécurité peuvent faire pour capturer le meurtrier. Mademoiselle constate alors que sa prostestation ne mène nulle part.

Et pourtant! Il y a bien plus que de la décence dans la réaction de Mademoiselle. Il y a de l'humain. Il n'est pas question d'ergoter sur les niveaux d'humanité. Mademoiselle a réagi ainsi parce qu'elle a perçu alors un sursaut d'irrespect pour ce que nous sommes tous.

Le petit chat est mort. Il y avait du mépris dans les "chiens crevés" qui désignèrent longtemps les "faits divers" et préludaient tout bonnement à la presse people, les paparazzi, la gloriole fade et d'apparence sans teint.
La vie de Mademoiselle est tellement tissée de rebonds sur refus, rejets. Elle perce constamment l'épaisseur profonde des autres aiguisés à l'ignorer sinon moquer ce qu'elle fait. Elle a réagi en portant le petit chat moribond aux représentants sanitaires et légaux de la société et cela ouvre sur un autre regard.

Mademoiselle a eu un réflexe de respect de la vie et de la créature. Au fond, un passant aurait reçu le même chaton sur la tête... il serait éventuellement allé à la pharmacie pour soigner son chef. Ou bien le promeneur d'un soir aurait pensé que le monde est vraiment fou. On n'est plus en sécurité nulle part.

Prendre un chat agonisant dans ses bras déjà rompus à l'effort. Elle l'a fait en raison de sa conscience à aimer et respecter. Dans l'enfermement global du handicap, de la maladie, ces êtres sont rivés à l'essentiel, à autrui, en particulier ceux qui sont blessés ou assassinés sans raison.

Le judaïsme parvient au Jour du Grand Pardon. Il précise que les sept Lois noachiques s'appliquent à tous être vivants. Ce sont les commandements d' 1) d'établir des tribunaux dans chaque ville, 2) l'interdiction de blasphémer, 3) de pratiquer l'idolâtrie, 4) les unions illicites, 5) le meurtre, 6) le vol et 7) d'arracher  et de manger le membre d'un animal vivant. (Livre des Jubilés, 7,21).

La décision du Concile de Jérusalem (ce fut plutôt un synode local non compté dans la liste finale des conciles bien qu'il constitua une réunion fondratrice de la communauté chrétienne) en 49/52 - les dates varient - amena le premier évêque Jacques de la Ville Sainte à préciser aux Gentils, les non-Juifs, qu'ils étaient tenus de respecter ces règles-sources de vie.

Si l'on ne fait pas de confusion entre les Sacrements des Eglises issue de l'Empire Romain (catholiques et orthodoxes), les Lois noachiques sont reprises en force aujourd'hui dans l'Etat d'Israël tandis que l'Eglise y porte moins d'attention.

Et Mademoiselle? Elle est à la croisée de ces héritages. Le commandement de ne pas arracher un membre à un animal vivant ne pouvant répondre à une agression, affirme le respect du règne animal, des animaux domestiques. Domestiqués, il ne sont plus aptes à trouver seul leur pitance. Dans les familles juives, la famille nourrit les bêtes et bestioles de la maisonée avant de passer à table... et non par la fenêtre.

Les Actes des Apôtres (20, 25-29) omettent deux commandements: 1) celui d'établir des tribunaux et de rendre la justice et 2) d'arracher le membre à un animal. Il faut alors souligner que pour le Chrétien, dès la primitive Eglise, le corps de Jésus supplicié sur la Croix représente l'Agneau immolé tandis que la Croix est dépassée par le jugement divin.

Il est dès lors tellement curieux que les croyants se soient égarés à écarteler les coupables pour leur faire avouer des crimes tout en maintenant des cours de justice sous des chênes ou dans des bâtiments officiels.
Mademoiselle reprit son tricycle pestant de tous les mots d'oiseaux contre le chauffards de la route.
Le petit chat est mort dans un chant du cygne dédié à une Demoiselle.

Archiprêtre Alexandre Winogradsky Frenkel

Jérusalem
Tishri 9, 5773 - September 12/25, 2012/5721 - Dhul-Qi-Dah 9, 1433

Saturday, September 8, 2012

Light

Light

Here is a very nice and intriguing, catching painting by Gerald van Honthurst on the Presentation of the Lord Jesus born in Bethlehem. Anat Lowy-Gur is a Jewish Israeli photographer. We never met, but she is very talentuous in taking pictures, real "photo-graph". The Greek roots of the word explain that "something i.e. the picture has been 'written by light'".
It is strong and meaningful. It makes also sense that a photographer - Israeli and Jewish - "focuses" on such a painting. Photos are also shots and true, they "kill and fix up an instant. Pictures are also "depicted", i.e. written or drawn down in different possible ways, especially at the present. We use and abuse our society with "writing "via, through, by means of" the light, what is bright. It is thus quite parallel to the "ideograms" (it refers to the same "writing via sight, visibility).

It makes sense that Asia has so powerfully developed technically and connection-oriented the "dialogue, visual speech through image, just as icons, but in a too often secular way. The Russian tradition has included the photographs as true "icons", in particular for remembering the dead.
Anat shows the importance of the light on the baby. She makes no religious statement. But the painting called her to say that light is used in a very special way. I dare say that we are facing light all the time. Here in this painting, the Light comes from the Most High, the One Who created heaven and earth and light. When Prophet Isaiah says that the nation of Israel is "a light for the Nations/ עם לאור גוים (Is. 42:6, 49:6, 51:4 = Luke 2:32 = Acts 13:47//26:23), he points out the element that comes from outside of us and is present at the initial of the Scripture. The Gospel apply this "light of the world" to Jesus himself as the Only Begotten Son and to the people of the believers as stated in the sermon on the mountain (Matthew 5:14, John 8:12//9:15), the individuals and the House of Israel then Jesus and the faithful and each human being are "light of and for the world", in the inhabited areas of our planet but much wider deep into the universe.
Light can also be flickering, just be like a flash, a glimpse, like a crossing idea. Light is also so tenuous, a small , tiny and short sign. Light is "not a burden, quick, qgile, swift". It cannot be seized as such. There is another moment that is exceptional in the Gospel: when Jesus comes with his disciples and on the mountain Jesus appeared with Moses and Prophet Elijah and he was transfigurated / והשתנה בעיניהם (John 17:2) = 2 ܐܰܝܟ݁ܰܢܳܐ ܕ݁ܝܰܗ݈ܒ݂ܬ݁ ܠܶܗ ܫܽܘܠܛܳܢܳܐ ܥܰܠ ܟ݁ܽܠ ܒ݁ܣܰܪ ܕ݁ܟ݂ܽܠ ܡܳܐ ܕ݁ܝܰܗ݈ܒ݂ܬ݁ ܠܶܗ ܢܶܬ݁ܶܠ ܠܶܗ ܚܰܝܶܐ ܕ݁ܰܠܥܳܠܰܡ܂ 2 איכנא דיהבת לה שולטנא על כל בסר דכל מא דיהבת לה נתל לה חיא דלעלם܂ 2 καθως εδωκας αυτω εξουσιαν πασης σαρκος ινα παν ο δεδωκας αυτω δωση αυτοις ζωην αιωνιον (Aramaic and Greek). Hebrew crosses darkness to enlighten and shine; for a few seconds, like in a flash, the Gospel recounts how Jesus, Moses and Elijah were together, like a flash, very short that embodies and assembles past, present and future.

The Light

Photographs aim at doing the same by providing history in a glance, a glimpse, summarizing the light from "shadow-tzel/צל " to "image, (rising out of shadow to shine-tzelem/צלם ". This gives a great responsibility to photographers and those who make use of what is bright and visible.

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Anat Lowy-Gur had written the following about her appreciating the painting:
Adoration of the shepherds - amazing painting by Gerard van Honthorst, it is a known theme that I just love - the baby serves as the light source shining on all admiring family members around. presented at Wallraf-Richartz Museum, Cologne, and I was lucky to see it :)
The interesting part of the thing is that she also put on the picture in a women photographers' group that is typically Jewish and Israeli and wrote the following in her comments:
נשים מצלמות יקרות, משתפת אתכן בציור מרהיב (בעיני) של הצייר Gerard van Honthorst המוצג במוזיאון Wallraf-Richartz בקלן גרמניה. בציור נקודת האור היא התינוק שרק נולד ומאיר באורו את כל בני המשפחה הסובבים - מעריצים. אני הוקסמתי מקווה שתאהבו גם